Groupe 2340

Coopération

La Coopération Territoriale Européenne

Mieux insérer la Guyane dans son environnement régional

Le Plateau des Guyanes est un espace de coopération pluriel, présentant à la fois des caractéristiques partagées par l’ensemble des territoires qui le compose et une forte hétérogénéité sur différents sujets. Ainsi, si l’espace de coopération est marqué par une forte cohérence géographique et naturelle, il est relativement morcelé d’un point de vue politique et institutionnel. Il compte en effet trois systèmes politiques différents qui ont des compétences et des mandats différents devant être pris en compte par le Programme.

L’espace de coopération réunit ainsi des territoires ayant des langues officielles différentes : français, néerlandais, portugais et anglais. Le territoire de coopération rassemble également des territoires ayant des systèmes juridiques différents. La Guyane doit d’ailleurs répondre à l’ensemble des normes européennes, bien plus contraignantes que celles des pays voisins. Cependant, les frontières politiques de l’espace de coopération ne correspondent pas à ses frontières ethnoculturelles : il existe au sein même des différents territoires de l’espace de coopération une forte diversité ethnique, linguistique, religieuse et culturelle et ces communautés sont parfois communes aux différents Etats et territoires. Il existe par exemple au-delà des langues officielles nombre de langues autochtones.

 

Atouts, opportunités et défis partagés de l’espace de coopération

Le Programme de Coopération Interreg Amazonie (PCIA) 2021-2027 s’inscrit dans le cadre de l’objectif “Coopération territoriale européenne”, soutenu par le Fonds européen de développement régional et les instruments de financement extérieur.

La construction de la stratégie du PCIA repose sur des travaux de diagnostic territorial menés en continuité de la programmation 2014-2020 et en lien avec l’ensemble des partenaires du programme. La mise en perspective des besoins partagés de l’espace de coopération, des acquis de l’expérience et des opportunités identifiées pour la mise en œuvre d’opérations de coopération éligibles au sens de la réglementation applicable au FEDER-CTE.

Le programme s’inscrit en complémentarité d’autres dispositifs existants et sa stratégie vise à maximiser la plus-value de la coopération pour répondre aux problématiques partagées à l’échelle régionale ou transfrontalière.

Un espace de coopération plus intelligent

Dans ces domaines de la RDI et du développement de la compétitivité des entreprises (des PME avant tout qui constituent l’essentiel du tissu entrepreneurial de l’espace de coopération), les atouts et les opportunités sont multiples au regard notamment de la cohérence géographique de l’espace de coopération qui permet d’envisager le renforcement des connaissances sur l’environnement et sur les perspectives de valorisation durable des ressources naturelles qui y sont abondantes.

En outre, les acteurs de la recherche sont engagés dans la préfiguration de partenariats à l’échelle du Plateau des Guyanes et cherchent à structurer leurs stratégies de coopération en vue d’enrichir mutuellement leurs travaux. L’intégration régionale de la recherche et l’amélioration des écosystèmes de l’innovation vise à faciliter les transferts technologiques et le développement de la compétitivité du tissu économique et industriel local. La connectivité actuelle du territoire limite des échanges de personnes, de biens et de services. Des secteurs comme le commerce ou le tourisme en sont directement tributaires. Enfin, les besoins sont forts en termes de renforcement de la connaissance mutuelle des acteurs économiques et au titre du développement de synergies en matière d’accompagnement des PME.

Un espace de coopération plus vert

La biodiversité de l’espace de coopération est exceptionnelle et bénéficie d’un environnement globalement bien préservé. Les ressources naturelles sont variées et peuvent être exploitées de manière durable. La coopération régionale peut se développer à travers un réseau d’acteurs institutionnels, académiques et associatifs engagés. Dans les domaines de la transition énergétique, de la gestion des déchets et du développement de l’économie circulaire, le contexte politique et entrepreneurial est aujourd’hui favorable à la mise en œuvre d’actions nouvelles. Ainsi, la valorisation de certains déchets et la structuration de certaines filières démontrent la pertinence de ces orientations. Plus globalement, les moyens de production d’électricité sont plus orientés vers les énergies renouvelables et les ressources naturelles valorisables sont abondantes.

Un espace de coopération plus social

Il y a eu une progression globale de l’accès aux soins et un renforcement des compétences des personnels de santé qui est notable dans l’espace de coopération. La coopération dans le domaine de la santé peut s’appuyer sur un réseau d’acteurs institutionnels et associatifs qui se connaissent bien et savent travailler ensemble. Les coopérations scientifiques sont relativement bien établies dans le domaine sanitaire, et dans certains champs liés à la formation et à la coopération dans le cadre des actions en faveur de l’inclusion sociale. Des dispositifs transfrontaliers locaux d’échanges d’informations et de prise en charge des populations sont également fonctionnels.

L’espace de coopération souffre d’une carence significative de l’offre de soins, et d’un accès limité aux soins du fait de l’enclavement des territoires. Les enjeux sont aussi importants en termes d’inclusion sociale : la précarité et la pauvreté des populations persistent et s’accompagnent de difficultés sociales importantes (violence, enfances en difficulté, attrait des activités illégales).

Dans le champ de la formation initiale et continue, les enjeux liés au développement de la coopération sont particulièrement stratégiques en vue de favoriser l’acquisition de compétences et de connaissances communes, mais également de poser les jalons d’une intégration régionale renforcée pour l’avenir.

Une meilleure gouvernance pour la coopération régionale

C’est une troisième génération de programmation Interreg en Guyane qui bénéficie d’une histoire de coopération, de réseaux du PCIA, d’une présence d’une antenne de la CTG au Suriname, et de la forte implication des partenaires surinamiens sur le projet du bac sur le Maroni (avec la mise en place de COPIL ad hoc, d’une concertation renforcée). Cependant, le besoin de renforcer la gouvernance Interreg et la dynamique de coopération régionale est fort car, très centrées sur la Guyane. L’accent sur la gouvernance permettra de créer une meilleure attractivité du programme en impliquant davantage les partenaires extracommunautaires.

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