Groupe 2340

COP30 à Belém : la Guyane en première ligne du débat climatique mondial – semaine 1

COP30 à Belém

La 30e Conférence sur le climat (COP30) s’ouvre à Belém, au cœur de l’Amazonie, avec une participation de la Guyane française, qui affirme sa place dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité sur près de 40 tables rondes.

Lundi 11 novembre

La journée d’ouverture a été marquée par une série d’événements clés au pavillon de la CTG en zone verte. La matinée a débuté par une table ronde dédiée à la coopération régionale entre la Guyane, le Suriname, l’Amapá et le Pará, suivie par l’inauguration du pavillon Amapá en présence de la délégation de l’Amapá et les Gouvernements locaux pour le développement durable Europe (Association ICLEI).

L’après-midi a mis en avant l’utilisation des données d’observation de la Terre au service de l’environnement grâce aux contributions de plusieurs institutions scientifiques. Plus tard, le Fonds mondial pour la nature (WWF) et une structure d’imagerie satellitaire ont présenté une analyse sur l’utilisation des satellites appliquée à l’estimation de l’impact aurifère transfrontalier, tandis que l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), l’Office International de l’Eau (OIEau) et l’Office de l’eau de Guyane ont abordé les enjeux de la gestion de l’eau et de l’adaptation climatique.

La journée s’est conclue par un cocktail de réseautage France-Guyane à l’Alliance Française.

mardi 11 novembre

La matinée a débuté par l’inauguration officielle du Pavillon CTG avec des échanges autour de la bioéconomie avec le Gouverneur de l’Amazonas sur le stand du Consórcio interestadual da Amazônia Legal. Au Pavillon de la Francophonie, l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) a réuni élus et experts autour du thème « L’appel de la forêt : enjeux, espoirs et perspectives », mettant en lumière le rôle des villes dans la lutte contre le changement climatique.

L’après-midi a été marqué par une conférence sur le “Grand Fleuve”, dédié à la gestion intégrée des bassins, suivi d’une présentation du projet COnnaissance et VAlorisation des Produits végétaux AMazoniens (COVAPAM) par l’Université de Guyane, valorisant les produits végétaux amazoniens au Pavillon CTG.

En fin de journée, une rencontre institutionnelle avec le représentant de l’Ambassade de l’Union européenne au Brésil a permis de consolider les liens diplomatiques, avant un cocktail à bord du bateau « Laracu », moment de convivialité réunissant partenaires brésiliens et délégations régionales autour des enjeux communs de la transition écologique.

mercredi 12 novembre

Elle débute avec une table ronde organisée conjointement par l’Université de Guyane (UG) et l’Institut Pasteur sur les maladies émergentes, suivie en milieu de matinée par une session consacrée à la bioéconomie au Pavillon France.

L’après-midi est principalement dédié aux questions de coopération territoriale avec une rencontre impliquant les membres de Cités Unies France. S’en est suivi à 14h, une conférence organisée par l’ICLEI. Le Programme de coopération Interreg Amazonie (PCIA), fond européen qui vise au développement du territoire guyanais par la mise en place de partenariats avec les pays frontaliers et transfrontaliers du plateau des Guyanes a été présenté.

La fin de journée propose deux sessions simultanées : l’une portant sur les infrastructures de données au Service des forêts tropicales en Guyane (SEAS Guyane), l’autre sur la formation de 25 000 cadres supérieurs à la transition écologique dans le cadre du programme « Nos vies bas carbone ». La journée se clôture par une réception des intervenants en zone verte de 17h à 19h, organisée par la Représentation permanente de la Guyane au Brésil (RPGB).

Jeudi 13 novembre : innovation, culture et engagement citoyen

La journée commence par la découverte d’une exposition de matériaux au Freezone sur le bateau « Laracu », avant un atelier consacré à la pharmacopée traditionnelle animé par MELISSE au Pavillon de la CTG, valorisant les savoirs ancestraux et la biodiversité végétale amazonienne. Une activité sur le pouvoir colorant des plantes

À la mi-journée, la présentation « Paneiro Luminoso », portée par MAZ-Fotoativa et ses partenaires, a offert un regard artistique et engagé sur les initiatives de coopération.

L’après-midi s’est poursuivie avec une session de formation grand public autour de la Fresque du climat, animée avec EDF. En fin de journée, le lancement du Réseau d’acteurs et d’incubateurs d’innovation (RIPA) a réuni les partenaires du Brésil, du Suriname et de la Guyane, avant de laisser place, en soirée, à la Biennale des Amazones accessible sur invitation.

Vendredi 14 et samedi 15 novembre : bioéconomie, énergie et communautés

Le vendredi s’ouvre avec l’atelier collaboratif « Fresque de la Bioéconomie » coordonné par Expertise France, qui invite les participants à repenser les modèles économiques à partir des ressources naturelles, de l’innovation et des savoirs traditionnels. La suite de la journée est marquée par la présentation du projet TRITON et des travaux de Voltalia autour de la valorisation durable des bois immergés du lac de Petit-Saut, ainsi que par une conférence conjointe CIRAD–IRD–INRAE sur le carbone de la végétation et des sols en Amazonie, enjeu clé pour la résilience des territoires amazoniens.

Au cœur de cette séquence, la Guyane fait entendre une voix forte à l’échelle mondiale avec l’intervention de la Dr Jessika DELAR-RENÉ, fondatrice du mouvement É.D.EN. Guyane, lors d’une table ronde « Les populations traditionnelles au centre du débat sur les changements climatiques », consacrée au rôle central des populations traditionnelles dans la lutte contre les changements climatiques.

En parallèle, des sessions consacrées à l’accès à l’énergie et à l’électrification en Amazonie et en Guyane, à l’architecture et à l’habitat durable, ainsi qu’aux droits et au patrimoine des communautés Wayana et Aluku, rappellent l’importance d’une transition juste, socialement inclusive et ancrée dans les réalités locales.

Une coopération amazonienne renforcée

Tout au long de cette première semaine, la COP30 met en lumière la montée en puissance des coopérations entre la Guyane, le Brésil et le Suriname, à travers une programmation dense mêlant diplomatie écologique, partenariats scientifiques et valorisation des cultures amazoniennes.